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Caroline Mas revient tous les ans passer trois mois à Houssen. Le reste du temps, elle exploite une mine d’opale aux antipodes.
« Cette année, j’ai loupé la bourse aux minéraux de Sainte-Marie-aux-Mines, question de visa. D’ordinaire je suis là pour les bourses aux minéraux ». Le père de Caroline tient une boutique de minéraux rue de l’Église à Colmar. « Je collectionnais les pierres étant petite, quand j’étais enfant à Houssen, que j’allais au collège à Fortschwihr, mais devenir chercheuse, ce n’était pas ma cible ».
Née à Colmar, 30 ans cette année, Caroline Mas a fait connaissance avec l’Australie en 2007. « À l’époque, j’avais passé un BTS de commerce international à Strasbourg, j’étais sans permis, je ne trouvais pas de boulot fixe, j’avais fait plein de petits boulots, j’ai commencé à voyager. L’Europe, la Russie, l’Australie, la Nouvelle-Zélande aussi. J’étais partie en Australie avec un visa vacances-travail. Avec une amie, on faisait du stop, elle voulait voir Coober-Pedy, la capitale mondiale des opales. À 400 km du but, entre les deux seules stations-service du secteur, on est tombées sur Goran qui nous a emmenées et accueillies dans sa grande maison ». Goran Dakovic, originaire de Croatie, avait fait souche en Australie en 1994 et il exploitait des concessions sur des mines d’opale à Coober-Pedy.
« Je voulais rester un mois, on devait repartir pour la Nouvelle-Zélande mais on a trouvé du travail, j’ai décidé de passer le reste de mon visa là-bas. Je suis revenue en France en août et repartie en octobre ». Caroline Mas a épousé Goran Dakovic, ils travaillent à présent ensemble. « Depuis deux ans, j’ai une mine à mon nom. Je suis française, résidente permanente en Australie. C’est Goran qui l’exploite officiellement. Ce sont de petites concessions de 100 mètres sur 50, il faut trouver la veine, il suffit parfois de creuser à quinze ou vingt centimètres de profondeur, parfois beaucoup plus. Mais il y a de moins en moins de gens qui font ça. De très grosses mines d’uranium et d’or se sont ouvertes à côté. Les gens partent vers les grandes villes. Mais travailler en Australie, c’est trois semaines de vacances dans l’année et pas au rythme des 35 heures ».
Caroline et Goran vendent le produit de leurs recherches sur e-bay. « C’est une expérience qui permet d’être libre et de voyager. Mais je suis toujours contente de revenir en Alsace. Pour les vendanges, pour la cuisine, pour la baguette. »